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samedi 4 juin 2011

Toujours de boue




« D'abord un bruit léger, rasant le sol comme hirondelle avant l'orage, pianissimo murmure et file, et sème en courant le trait empoisonné. Telle bouche le recueille, et piano, piano vous le glisse en l'oreille adroitement. Le mal est fait, il germe, il rampe, il chemine, et rinforzando de bouche en bouche il va le diable ; puis tout à coup, ne sais comment, vous voyez Calomnie se dresser, siffler, s'enfler, grandir à vue d'oeil ; elle s'élance, étend son vol, tourbillonne, enveloppe, arrache, entraîne, éclate et tonne, et devient, grâce au Ciel, un cri général, un crescendo public, un chorus universel de haine et de proscription. »

Beaumarchais Le Barbier de Séville
Acte II, scène 8



Dans le grand déballage qui s’abat sur nos politiques, il manquait encore à la liste des turpitudes sexuelles, la pédophilie…

C’est chose faite grâce à un certain Luc Ferry, philosophe professionnel, qui fut un jour lointain, un obscur ministre de l’éducation nationale.

Contrairement à son homologue Jules, le père de l’école Laïque, qui lui laissa une trace dans l’histoire, Monsieur Ferry, prénom Luc, ne se verra pas élever de statues pour son apport inestimable à la culture française au titre d’expert du « Yaquelquunquimadit » qui n’est pas un langage esquimau, mais une grande cuillère à remuer la fange.

Monsieur Ferry, prénom Luc, a fait une révélation à l’émission le Grand journal : 
il existerait, courant dans la nature, un ancien ministre français « qui s'est fait poisser à Marrakech dans une partouze avec des petits garçons ».

« Poisser »… On remarquera l’élégance du terme qui dans sa forme argotique veut dire arrêter, mais aussi dans sa signification première enduire, imprégner, couvrir, salir d’une matière visqueuse, gluante…

Bien entendu, Monsieur Ferry, prénom Luc, ne pouvait que taire le nom de ce ministre pervers courant encore dans la nature, pourtant c’est quelqu’un qui le lui a dit, et pas des moindres : « L'affaire m'a été racontée par les plus hautes autorités de l'Etat, en particulier par le Premier ministre […]. J'ai des témoignages d'un des membres du cabinet au plus haut niveau et des autorités de l'Etat au plus haut niveau. »

En fait de niveau, Monsieur Ferry, prénom Luc, philosophe appointé de plateau de télévision, est descendu aux tréfonds du Trash, dans ces bas-fonds nauséabonds où la presse de caniveau n’ose même pas s’aventurer et il persiste et signe : « Je suis ravi d'avoir jeté un pavé dans la mare ». 

La mare en question ressemble fort à du lisier où prolifère un virus nocif qui a pour nom « la rumeur » et qui de Toulouse à Outreau a fortement prouvé sa dangerosité par l’étendue de ses ravages.

La spontanéité de Monsieur Ferry, prénom Luc, frise toutefois l’inconscience, en effet, la justice, ici et au Maroc, s’est déjà mise en marche et l’on ne sait où elle s’arrêtera.
Il devra répondre de ses affirmations et donner des noms, notamment de celui qu’il livre à la vindicte publique mais aussi ceux de ce Premier ministre et membre du cabinet qui, par leur silence, se seraient donc rendus coupables de non dénonciation de délit et pourraient, si les faits avaient une quelconque véracité, être poursuivis pour complicité.

La course à une existence médiatique en pousse plus d’un sur une pente périlleuse qui peut faire le lit des extrémismes.  Il serait temps que nos «  élites » patentées se trempent trois fois le postérieur dans l’eau froide avant de se vautrer dans le limon de la pensée.



Là dessus on apprend que notre moraliste de salon touche un Revenu de Solidarité d'Absence de
4499 € mensuels plus une prime de 1800 €, versés par l'université Paris VII,  car le premier Ministre l'a nommé, en 2004, à la tête d'un comité vital pour le futur de l'humanité: le Conseil d'Analyse de la Société pour lequel il a été détaché.

Tout porte à croire que la société se porte parfaitement bien car depuis la création de cet organisme indispensable, qui compte pas moins de 32 salariés ( On y trouve aussi quelques autre recyclés comme Christine Albanel et Jeannette Bougrab ) sous les ordres de Sa philosophique Grandeur elle même rémunérée *, ce conseil a produit un rapport par an... ( avec, soyons juste, une accélération folle en 2010 où il a pondu 2 rapports) et 12 notes dont une co-signée par Son Excellence.

On en transpire de fatigue rien qu'à l'idée du supplice de ces travailleurs de l'extrême.

Mais aux dire de l'un de ses collaborateur cité par le quotidien Libération: « Luc Ferry relit tout et il réécrit parfois lui même une page entière » et la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche d'ajouter « Il n’est pas payé à ne rien faire. Luc Ferry est statutairement Professeur des Universités, mais il travaille à temps plein pour un organisme d’état »...
Pour Monsieur Ferry il n'y a pas de quoi fouetter un chat :  « Quand un professeur est détaché auprès d'une autre administration, son traitement lui est versé soit par l'administration d'origine, en l'occurrence mon université, soit par l'administration d'arrivée et le conseil fait partie des services de Matignon. 
Les services de l'administration d'arrivée doivent compenser auprès de l'université d'origine le traitement qui a été versé. C'est donc parfaitement normal et légal. Franchement, sans être paranoïaque, je sais que j'ai des ennemis. Il y a une concomitance des choses qui est assez claire. On cherche à me discréditer pour étouffer l'affaire en faisant croire que je suis un guignol ». Un complot ? en voilà du croustillant !


« L'idée de remboursement n'a pas de sens. Je suis détaché de mon université dans une autre administration, à savoir les services de Matignon comme président d'un des conseils qui entourent le Premier ministre. Donc, il ne s'agit pas de rembourser. L'affaire commence à bien faire. L'affaire commence à me chauffer les oreilles et maintenant je vais prendre un avocat pour poursuivre les gens qui disent des conneries.» a t il rajouté.

Ne disons donc surtout pas de conneries et prenons acte, Luc Ferry a un véritable emploi il travaille il écrit et relit de si lourds rapports, 8 au total... Qui traitent pêle mêle  de La révolution du  livre numérique, Si vous étiez au pouvoir que feriez vous ? ( avec un aréopage d'amis certifiés conformes dans le casting:  Alain Minc, Jacques Attali, Michel Rocard, Pascal Lamy, Guillaume Sarkozy? De la discrimination positive, etc. Rien de bien novateur dans leur contenu.

L'un deux, concernant le service civique, a quand même eu une suite législative.

« Je fais partie des 70 000 décharges de service public en France, selon le dernier rapport de la Cour des comptes. »  assure t il pour se justifier , mais cela veut donc dire que 70 000  agents du service public ( en fait, selon l'assemblé nationale 15 000 enseignants seraient actuellement détachés ) continuent à toucher un salaire pour un travail qu'ils n'assurent pas... 
Tout ceci est bien sur légal, mais est ce vraiment moral alors que l'on nous parle de justice sociale en voulant obliger une personne touchant le RSA à travailler gratuitement ?.


De plus on apprend sur le site du CAS que Monsieur Ferry est, de plus, Membre du Conseil économique et social (depuis 2004, temps de travail : quatre après-midi par mois en moyenne en séance), Membre de droit du Conseil d’analyse économique (depuis 2004), Vice Président de l’Agence du Service civique (depuis mai 2010) et Chroniqueur à LCI et au journal Le Figaro...

On appréhende mieux le fait que le malheureux Stakanoviste des idées soit épuisé par un tel ensemble de taches tellement pesantes et l'on comprend que, sur de son bon droit, il ne conçoive pas rembourser lui même ses 54 000 € annuels de Revenu de Solidarité d'Absence de l'université Paris VII, qui viennent arrondir ses pauvres fins de mois.

C'est donc, en toute logique dans le palais des petits privilèges entre amis, la plèbe des citoyens contribuables qui réglera l'addition de 120 000 € que s'apprête à payer Matignon .

Garçon, une autre s'il vous plait !

* 1700 € nets mensuels d'indemnité, source: magazine Capital 2004

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