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lundi 30 mai 2011

PORTRAIT



KARL PETERS  -  http://vivamodels.wordpress.com

e-G8





Le 24 et le 25 mai s’est tenu le premier e-G8, initié par Nicolas Sarkozy, à la veille du G8 de Deauville, qui devrait en faire remonter les conclusions.

L’évènement s’est fait plutôt discret, tablant sur une communication soigneusement ciblée : le chef de l’Etat a ainsi annoncé sur sa page Facebook personnelle la tenue du e-G8, en présence de Rupert Murdoch, Mark Zuckerberg et des dirigeants de Google ou encore de Youtube.

"L’important, c’est la photo", écrit Frédéric Martel dans Marianne. Un coup de pub pour montrer que Nicolas Sarkozy est "le meilleur ami du Web". L’affiche est alléchante, l’ambition abusive : " Le e-G8 est une plateforme d’expression dans laquelle tous les acteurs du monde de l’Internet vont pouvoir débattre ", peut-on lire dans le communiqué.
Tous les acteurs du monde de l’Internet ? Pas vraiment. Maurice Lévy, directeur de Publicis et chargé d’organiser l’évènement, a choisi des têtes d’affiche, des grands patrons.

Pas de blogueurs, pas de journaux indépendants. Si Arrêt sur Image ne s’étonne guère de ne pas avoir été convié, à Mediapart, on s’interroge : pourquoi est-ce Marie-Hélène Smiéjan, directrice administrative et financière de la revue, qui a reçu l’invitation ? On imagine mal l’Elysée demander à Edwy Plenel de s’asseoir à la table de Nicolas Sarkozy, pour débattre d’"Internet et la croissance économique".

Car ce "e-G8" reste extrêmement sclérosé dans les thématiques qu’il compte aborder, privilégiant avant tout l’impact d’Internet sur l’économie. Un choix qui inquiète  Nova Spivack: "L’évènement servira-t-il à rendre les grosses sociétés et les grands gouvernements encore plus gros, ou sera-ce l’occasion de faire entendre la voix des gens, des citoyens du web ?", demande-t-il sur son blog.

Les révolutions arabes ont révélé au grand jour le rôle qu’a pu jouer Internet dans la révolte des citoyens, sinon dans l’émergence de la démocratie. L’administration de Barack Obama a immédiatement senti l’importance de ce nouvel outil de "soft power". Et en France ? En France les choses prennent du temps, surtout lorsque l’Elysée met des bâtons dans les roues de ses ministres. C’est ce que révèle l’article de Frédéric Martel dans Marianne : la décision d’organiser une réunion internationale sur les problématiques liées à Internet a été prise il y a de ça un an et demi, par… Bernard Kouchner.

Petit retour sur les faits : début 2010, au moment de la révolution en Iran, le ministre des Affaires étrangères prend conscience de l’importance d’Internet dans le processus démocratique et l’organisation d’une résistance aux régimes autoritaires. Marianne fait ainsi état de deux notes, datées du 19 février et du 30 avril 2010, dans lesquelles l’équipe de Kouchner affirme que le "numérique doit devenir un outil central de soft power". Le 3 mai, lors de la journée mondiale de la presse, Bernard Kouchner présente son plan d’ensemble pour la liberté d’Internet, la décrétant "enjeu de politique internationale".

En juillet, des ONG, des experts et les représentants de 17 pays se réunissent à Paris "pour venir en aide aux cyberdissidents", et créer un observatoire indépendant, qui se proposait même d’héberger en Europe les blogs des dissidents des pays autoritaires. Dans un document confidentiel, Kouchner annonce à la mi-juillet que la France va venir en aide aux "cyberdissidents confrontés à la répression de la liberté d’expression" et réfléchir à une assistance technique pour contourner la censure. Une lettre officielle cette fois, cosignée par Kouchner et son homologue néerlandais, est adressée à une vingtaine de ministres des Affaires étrangères pour programmer deux rendez-vous : une grande conférence le 29 octobre 2010 sur la liberté d’Internet, suivie d’un axe prioritaire sur Internet au G8 de Deauville, celui-là même qui se tiendra les 26 et 27 mai prochains.

Le conseiller diplomatique de Nicolas Sarkozy, Jean-David Levitte, va mettre un coup d’arrêt au projet par une note lapidaire. L’Elysée demande à ce que la conférence du 29 octobre aborde en priorité les grands thèmes de la cybercriminalité, des zones de non-droits, et se propose de promouvoir les initiatives de régulation, à l’image d’Hadopi. Kouchner va protester, dans un courrier que Marianne s’est également procuré, arguant avoir le soutien de "très nombreux gouvernements et acteurs de la société civile, qui partagent (son) inquiétude à l’égard de la répression croissante qui s’abat sur la toile".

Officiellement, la conférence a simplement été annulée. Mais avec le départ de Bernard Kouchner du gouvernement le 13 novembre, elle sera définitivement enterrée.
Jusqu’à ce que Nicolas Sarkozy lui-même ressuscite l’idée, début 2011, après les cafouillages français autour du Printemps arabe. Mais, des sujets programmés au temps de Kouchner, seuls demeurent le développement économique, la sécurité, la cybercriminalité, la gouvernance d’Internet et Hadopi. Un programme somme toute fidèle à l’idée que Nicolas Sarkozy s’est toujours fait d’Internet : "un territoire à conquérir, à civiliser".

En parallèle, le président de la République prévoit, depuis 2008, la création d’un Conseil national du numérique (CNN). Un rapport de Pierre Kosciusko-Morizet, fondateur de Priceminister.com (et accessoirement frère de NKM) suggérait que ce CNN ait un rôle prospectif et consultatif, et que ses membres, élus, représentent la diversité du monde numérique. L’Elysée en a décidé autrement : les 18 membres du CNN ont finalement été nommés et pour beaucoup choisis parmi les industriels des télécoms, les fournisseurs d’accès à Internet, et les sociétés de commerce électronique. Parmi eux, Franck Esser de SFR, Emmanuel Forest de Bouygues Télécom, ou encore Gabrielle Gauthier d’Alcatel-Lucent. A l’image, finalement, des invités du e-G8, qui ne reflètent en rien la réalité d’Internet. "Mauvais signe pour la démocratie numérique", regrette le Syndicat de la presse indépendante d’information en ligne (Spiil). Difficile, à l’aune de ces révélations, de rassurer Nova Spivack sur les conclusions que tirera le e-G8 de ces deux jours de "débats"

Vous pouvez lire l'article de Frédéric Martel sur Marianne2 : http://www.marianne2.fr/La-diplomatie-Internet-la-volte-face-de-Nicolas-Sarkozy_a206361.html

Clémence ARTUR

Source : http://www.nonfiction.fr/

PORTRAIT


Brandon @ Specimen models

dimanche 29 mai 2011

La machine folle





Plus chaud que le compteur Geiger pour mesurer le degré de radioactivité, il existerait un test qui serait censé mesurer le taux d'homosexualité… C'est un scientifique tchèque qui a inventé cette technique presque aussi fiable que le doigt mouillé en matière de météorologie. 

Kurt Freund, c'est le nom de ce génie méconnu de la science, est né en 1914 et a mis au point entre 1945 et 1968, sa technique de tests phallométriques en particulier la Pléthysmographie pénienne sensée confirmer si les insoumis qui voulaient éviter le service militaire en prétendant qu'ils étaient homos, l'étaient réellement ou pas. 

Il a ensuite émigré au Canada en 1968 où il y a mis fin à ses jours en 1996. 

L'institut Clarke de Toronto, où il travaillait, continue cependant à appliquer ses méthodes pour évaluer l'excitation sexuelle chez les pédophiles et délinquants sexuels y compris pour détecter ce que l'institut considère encore comme des " troubles sexuels " à savoir, le travestissement, l'exhibitionnisme, le fétichisme, le masochisme ou encore le transsexualisme. 

Vous ne rêvez malheureusement pas, on est bien au XXIeme siècle…

Le Pléthysmographe génital, n'est pas une machine à visiter Jurassic park mais un dispositif qui mesure le débit sanguin dans les organes génitaux. Des instruments de détection sont placés sur le sexe du sujet et ses réactions sont mesurées lorsqu'il est exposé à des images ou des enregistrements audio que d'aucuns peuvent considérer comme érotiques.

la République Tchèque, sans doute reconnaissante pour l'apport à l'humanité de l'invention de l'un de ses dignes fils, n'a rien trouvé de mieux que d'appliquer cette merveilleuse technique au demandeurs d'asile politique qui invoquent une persécution dans leur pays à cause de leur orientation sexuelle.

Un Russe, Sergeï Tcheverda, a pu gouter aux délices de cette exceptionnelle invention en 2009 :
« Ils te font asseoir dans une cabine, ils te branchent sur le pénis une espèce de collier métallique avec des câbles. Et puis ils projettent des images sur un écran – des femmes, des enfants, des hommes : des images sexuelles mais aussi des photos de la nature… Ça dure plus d’une heure. »

L’Agence des droits fondamentaux de l'UE vient de s'en émouvoir.

L'ambassadeur de la République tchèque auprès de l'Union européenne s'en est trouvé très fâché :
« La République tchèque n’a pas utilisé une seul fois ces tests de phallométrie sur des demandeurs d’asile au cours de l’année écoulée. Nous n’avons pas l’impression d’enfreindre la convention européenne des droits de l’homme. Et nous ne pratiquons ce genre de tests sexuels qu’avec un consentement écrit et seulement si nous sommes certains qu’il n’y a pas d’autres moyens d’obtenir des informations sur la différence sexuelle du demandeur. »

En effet la pratique était courante jusqu'en 2009… Mais où voit on du mal à cela puisqu'il s'agissait de pratiquer ces tests sur des adultes consentants ?…
Ils avaient certainement le choix ces demandeurs d'asile "consentants ": vous vous soumettez à cette mascarade pseudo scientifique ou vous retournez chez vous.

Pourtant  Kurt Freund, s'il a été le premier à donner une caution scientifique à cette stupide invention, a eu pour précurseur rien moins que la Gendarmerie Royale du Canada qui a utilisé entre les années 1950 et 1960 un dispositif plutôt rudimentaire qu'elle a nommé d'un terme d'argot : " Fruit machine " et qui était destiné à détecter l'orientation sexuelle en mesurant les réponses involontaires de sujets exposés à des images érotiques.  

Cette "machine fruitière" avait pour but d'éliminer les homosexuels de la fonction publique, de la gendarmerie et de l'armée et s'accompagnait d'un plan visant à contrôler les mouvements de tous les homosexuels connu de la ville d'Ottawa, ce qui a conduit au fichage de plus de 9000 homosexuels et lesbiennes... Beaucoup de citoyens gays ont ainsi perdu leur emploi. 

Tout ceci renvoie aux dérives de la science abordée sous un angle moral ou idéologique et montre qu'aujourd'hui encore nous ne sommes pas à l'abri d'élucubrations concoctées au nom de la sécurité publique.

On peut suggérer aux autorités tchèques une méthode plus sure et plus efficace : laisser le patient aux mains d'un séduisant garde frontière ayant suivi une formation aux stimuli érotiques appropriés, cela évitera un matériel coûteux pour le contribuable et joindra l'utile à l'agréable.

En savoir plus:
http://www.tsroadmap.com/info/plethysmograph.html





PRINTEMPS



Au printemps de quoi rêvais-tu ?
Vieux monde clos comme une orange
Faites que quelque chose change
Et l'on croisait des inconnus
Riant aux anges
Au printemps de quoi rêvais-tu ?

Au printemps de quoi riais-tu ?
Jeune homme bleu de l'innocence
Tout a couleur de l'espérance
Que l'on se batte dans la rue
Ou qu'on y danse
Au printemps de quoi riais-tu ?

Au printemps de quoi rêvais-tu ?
Poing levé des vieilles batailles
Et qui sait pour quelles semailles
Quand la grève épousant la rue
Bat la muraille
Au printemps de quoi rêvais-tu ?

Au printemps de quoi rêves-tu ?
D'une autre fin à la romance
Au bout du temps qui se balance
Un chant à peine interrompu
D'autres s'élancent
Au printemps de quoi rêves-tu ?

D'un printemps ininterrompu

Jean Ferrat

samedi 28 mai 2011

PORTRAIT







Jan NIKLAS @ RED MODELS NYC

EXOTIQUE EN TOC




Je me suis récemment plongé dans la lecture du livre de Maxime Cervulle et Nick Rees-Roberts, Homo exoticus, ayant pour sous-titre Race, classe et critique queer, qui prétend se pencher sur la fabrique de l’identité gay française.
Surfant sur la nouvelle mode de la critique des représentations « ethno-raciales » des Cultural Studies américaines, les auteurs nous entraînent sur le terrain dépaysant d’une prétendue « exotisation » de l’homophobie.

D’emblée, dès le sous-titre de couverture, le mot « race » donne le ton de l’ensemble de l’ouvrage.

À partir du postulat qu’il existerait des races et non une seule race humaine, on s’engage sur des terrains de différenciation qui font les beaux jours des nouvelles théories culturalistes propres à remettre en question l’universalisme des Lumières et notre bon vieux concept d’assimilation républicaine.

S’ensuit une longue digression sur la représentation homo-normative de la fantasmatique gay, qui serait aujourd’hui exotique, voire pire, postcoloniale, avec comme figure centrale le « beur », le noir, ou la « racaille » des cités.

Comme si, de tout temps, le théâtre de nos fantasmes ne s’était pas nourri d’archétypes de la virilité : du marin ou du marlou des années vingt au survitaminé de Tom of Finland, en passant par les « ragazzi di vita » de Pasolini, les malfrats de Fassbinder, les clowns déguisés de Village People ou la nouvelle brute banlieusarde, François Sagat. Et qui demain ?

Il est vrai que, sous le microscope des doctes universitaires ou de chercheurs spécialistes du genre, nos pauvres désirs codifiés ont tôt fait de devenir de passionnants sujets d’études sociopolitiques soumis à la critique culpabilisante de la nouvelle bien-pensance venue d’outre-Atlantique.

Ainsi donc, un nouvel « orientalisme » traverserait, mais cela reste à prouver, l’imaginaire gay actuel, qui ne serait qu’un avatar du colonialisme larvé qui sommeillerait en chacun de nous.

Nous voici donc en conséquence condamnés à traîner cette tare quasi génétique, imprégnée en nous comme la moisissure dans le roquefort, qui ferait de nous, minorités sexuelles, de potentiels oppresseurs d’autres minorités ethniques.

Nous voici alors généreusement invités à faire repentance, pourquoi pas par de vigoureux battages de coulpe quotidiens, et à entrer en résistance contre ce que Maxime Cervulle et Nick Rees-Roberts nomment : « le projet hégémonique de contrôle de la signification des termes “laïcité”, “républicanisme” et “modernité” ». Comble de l’horreur, nous serions devenus, selon les auteurs, les suppôts d’une politique de civilisation occidentale, portés par les fringants chevaux de l’« homo-normativité ».

Il est évident que si l’on prend comme modèle de base les microcosmes communautaristes du Marais ou d’ailleurs, on ne peut qu’enfoncer des portes ouvertes sur des attitudes d’exclusion non seulement envers ce que l’on nomme aujourd’hui pudiquement les « minorités visibles », les pas-bien-blancs, mais aussi les vieux, les moches, les efféminés, les trans, les malingres, les trop-gros, les mal-vêtus, les sans-le-sou, j’en passe et des meilleures dans le catalogue sans limite des mises à l’écart… Mais ce n’est, heureusement, qu’une partie de la diversité des homosexuels hexagonaux.

Dans cette démonstration manichéenne et cette critique d’une stigmatisation par le milieu gay de l’homophobie des cités, que l’on présente comme une composante de notre identité actuelle, se dissimule une autre critique plus insidieuse, celle de l’assimilation défendue par notre modèle républicain.

L’homophobie, qu’elle soit le fait des oppresseurs ou des opprimés, reste inacceptable et inexcusable, et le vrai problème est surtout lié à l’échec total des politiques successives d’éducation et des politiques de la Ville depuis les années soixante. Constatant que 43 % des jeunes hommes des quartiers sensibles sont au chômage, soit un garçon sur trois, que l’on ne s’étonne pas qu’ils se réfugient dans un réflexe identitaire ou religieux.

Que des mouvements d’extrême droite récupèrent la thématique des droits des minorités et qu’ils séduisent une bonne partie des gays dans certains pays, c’est aussi un fait inquiétant qui illustre la confusion qui s’installe sur le terreau des communautarismes.

Ici, le FN ou le Bloc identitaire se découvrent tout à coup une vocation laïque pure et dure, alors qu’ils couvent sous leurs ailes sombres des fondamentalistes ensoutanés comme les enfants de chœur matraqueurs de Saint-Nicolas-du-Chardonnet ou de l’Alliance générale contre le racisme et pour le respect de l’identité française et chrétienne de Bernard Antony.

Que leur « laïcité » de circonstance serve de mauvais maquillage à la xénophobie, c’est une évidence, mais c’est sans compter sur la cécité du plus grand nombre, sensible aux sirènes populistes.

À l’opposé, enrôler les deux termes « homophobie » et « islamophobie » sous la même bannière du combat idéologique queer, c’est célébrer un mariage improbable de la carpe et du lapin.

Judith Butler, la Mary Poppins américaine du genre qui a, depuis bien des années, les deux pieds bien calés dans le baquet du politiquement correct, vient de refuser le prix de la Gay Pride de Berlin au prétexte de l’instrumentalisation par les gays de l’homosexualité à des fins commerciales et « islamophobes ». Commerciale certainement, mais l’œcuménisme avec nous ! C’est n’importe quoi. Qu’Allah ou Dieu soient loués ! Mais laissons-les où ils doivent être.

Désolé, je préfère notre modèle républicain d’assimilation autour de valeurs communes que le multiculturalisme communautariste anglo-saxon qui s’est révélé être un fiasco total et n'a fait que créer des catégories sociales, ethniques ou religieuses qui vivent chacune en quasi circuit fermé.

Les derniers mots du livre de Maxime Cervulle et Nick Rees-Roberts, sont : « Si la culture gay veut rester force de transformation sociale, il lui faut aujourd’hui sonder le blanc des yeux, et quitter les rivages de l’exotisme. »

Encore faudrait-il que nous ayons réellement accosté sur ces rivages-là…

Maxime Cervulle et Nick Rees-Roberts
Homo exoticus, Race, classe et critique queer
Éditions Armand Colin, collection Médiacultures.

Moscou: homos de tous pays cassez vous !



© www.2424actu.fr/AFP



Louis Georges Tin, Fondateur de la journée contre l'homophobie a été arrêté à Moscou lorsqu'il se rendait à une marche pour les droits des homosexuels, en compagnie de 2 militants américains et de 5 militants russes.

Il était en train de donner une interview à la presse, lorsqu'ils ont été attaqués par des skinheads et des policiers en civil et en uniforme.

L'homosexualité est autorisée en Russie mais, relents de la période totalitaire, elle est très peu tolérée au plus haut niveau de l'état avec comme supplétifs  skinheads, religieux orthodoxes et nationalistes de tous poils.

Du côté de l'Europe le son des voix des militants des droits des homosexuels semblent, comme le nuage de Tchernobyl, s'être arrêté aux  frontières de la Russie.

Silence total  du Conseil de l'Europe  sur ces exactions et discriminations.

Ici, en grand défenseur des droits de l'homme, pendant la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy avait déclaré : « Quand je pense que ceux qui me reprochent de rencontrer Bush sont ceux qui serrent la pogne de Poutine, ça me fait doucement rigoler ! »

4 Décembre 2007 : Nicolas Sarkozy « félicite chaleureusement » Vladimir Poutine pour sa réélection.
3 Mars 2008 : Nicolas Sarkozy félicite Dimitri Medvedev pour sa « victoire convaincante »
26 Mai 2011, au G8 :  Déclaration du président de la République:

« Les relations entre la Russie et la France sont au beau fixe. Je crois pouvoir dire qu'il y a une grande confiance entre nos deux pays et nos deux gouvernements.
 Nous avons évoqué tous les sujets et nous aurons l'occasion d'en reparler tout au long de la journée...
Je voudrais redire ma conviction, la conviction de la France, que la guerre froide est terminée, que le mur de Berlin est tombé et qu'il faut considérer la Russie comme un pays ami et réfléchir avec elle à la constitution d'un vaste espace de sécurité et de prospérité, ensemble »

Il faut croire que les homosexuels sont exclus de cet espace de sécurité et de prospérité et on peut toujours attendre une vigoureuse protestation du côté français.

Nicolas Sarkozy a rajouté dans sa déclaration du G8 :« Je puis d'ores et déjà vous indiquer que nous avons trouvé un accord définitif s'agissant des deux BPC construits en France et des deux BPC construits en Russie. Les éléments de la signature et du contrat ont été réglés et donc la signature aura lieu dans les quinze jours.»

Que pèsent quelques militants gays face à de juteux contrats ?











vendredi 27 mai 2011

Bêtes et bêbête












La droite dite " populaire" ( cette excroissance de l'UMP qui compte dans ses rangs de joyeux diseurs tout haut ce qu'une certaine France est censée penser très fort tout bas…) vient de trouver dans ses rangs une nouvelle humoriste en la personne de Madame Brigitte Barèges, ci devant députée de Tarn et Garonne et maire UMP de Montauban. 
Sans doute cette nouvelle émule de "Radio Bistro" se sent-elle devenir la Sarah Palin, ou plutôt la Sarah pâlotte, de ce nouvel "apéro party" à la française qu'est cette "Droite populaire", car elle vient brillamment, lors de la commission des Lois de l'Assemblée nationale qui examinait à huis clos une proposition pour « ouvrir le mariage aux couples de même sexe » présentée par le PS, de jeter à la cantonade : « et pourquoi pas des unions avec des animaux ? ou la polygamie ? ».
( Pourquoi pas en effet ?  Quoique ce type d'union est plutôt à chercher du côté hétérosexuel puis qu'en 2009, au Ghana,  Emily Mabou, âgée de 29 ans, s’est mariée avec son chien de 18 mois… )
L'air du temps est à ce genre de badinage gracieux, dans la foulée d'un Éric Zemmour dont la "légère" pensée semble devenir le bréviaire d'une frange importante du parti dominant. 
Cette droite là, qui s'éloigne de plus en plus de la Droite sociale issue du Gaullisme, se sent autorisée à faire voler en éclats, mais sans aucun éclat, les digues qui contenaient encore faiblement les avatars de la vieille idéologie droitière rancie, qui de Maurras à Le Pen en passant par Pierre Poujade a toujours été une composante active du côté réactionnaire ou Bonapartiste de la société française.
Dans la brise populiste qui commence à souffler sur l'Europe, ces hérauts d'une   France repliée sur elle même n'hésitent plus à occuper le terrain idéologique laissé en jachère par les sociaux démocrates de toutes tendances pour réveiller le vieux combat des archaïsmes contre une "modernité" qui, en ces temps de crise du néolibéralisme, en effraie plus d'un.


La bêtise déshonore, nos politiques n'ont plus le panache ni le talent des grands polémistes, il n'ont plus recours qu'à la vulgarité, aux petits mots étriqués, aux indigentes répliques des amuseurs de caniveau. 


La connerie fait un malheur au Top Ten de l'hémicycle et l'on s'adonne allègrement au plaisir public de l'imbécilité béate.


Pauvre France ! 
Brigitte Barèges, sentant la polémique enfler, nous a resservi l'excuse très en vogue et maintes fois utilisée du "sorti de son contexte", qui permettrait d'absoudre tout débordement verbal d'un élu de la République. 
Elle s'est donc fendue sur son site d'un communiqué de presse de repentance  :
« Brigitte Barèges a pris la parole à la suite d'une déclaration du député Yves Nicolin, dans laquelle il s'exprimait notamment sur la liberté de chacun s'agissant des pratiques sexuelles, qui n'avaient pas nécessairement vocation à être retranscrites dans la loi. Elle a posé dans son propos la question de la pertinence d'adapter systématiquement la loi et les institutions à l'évolution des mœurs. Elle a poursuivi son raisonnement par l'absurde en se demandant s’il faudrait aussi institutionnaliser un jour le mariage avec les animaux.
Devant la tentation des députés de gauche, dont Noel Mamère, d’utiliser ces propos pour en faire une polémique, Mme Barèges a immédiatement retiré cette phrase reconnaissant bien volontiers son mauvais goût prononcée dans un contexte de dérision et une rhétorique délibérément provocatrice. Cette demande a été acceptée par le président de la commission et les membres présents.
Elle souhaite réaffirmer qu’elle retire ses propos maladroits dont elle conteste qu’ils présentaient un caractère homophobe. Elle souhaite le cas échéant s’excuser auprès de ceux qu’ils auraient pu blesser car telle n’était pas son intention.
Elle regrette, qu’une fois encore, des déclarations soient sorties de leur contexte pour discréditer une élue dont chacun connaît pourtant la vigueur à mener les combats humanistes en faveur des femmes notamment, et dont chacun se souvient de l’engagement en tant que rapporteur en 2004 du texte pour réprimer les injures homophobes et sexistes.

C’est précisément sur ce sujet du sexisme qu’elle a rappelé aux députés socialistes leur silence coupable la semaine dernière au plus fort de l’affaire DSK pour défendre la cause des femmes.
C’est certainement cette dernière remarque qui les pousse aujourd’hui à cette vaine polémique. »...

Elle a eu au moins le bon goût d'assumer ses énormités et de s'en excuser, cela aurait dû suffire et ne nécessitait pas cette justification alambiquée. 

Plus fort encore, se prétendre victime collatérale de l'affaire DSK -  rien que ça - il fallait oser… 
Elle nous a toutefois épargné l'excuse de la méprise auditive à propos d'une union entre "auvergnats"… 

« Ces propos inacceptables ne sont évidemment en rien le reflet d'une quelconque position de l'UMP », a déclaré Jean-François Copé. 
On peut toutefois constater que les propos "inacceptables", de tout acabit, font largement florès dans la majorité depuis quelques temps…


Prenons acte de cette mise au point du patron de l'UMP, mais au delà du bla bla de circonstance force et de remarquer que ce type d'outrances a tendance à se banaliser dans le camp de la droite dure, sans réaction proportionnée de l'exécutif . 
Dominique De Souza Pinto, vice-présidente de GayLib a déclaré au gratuit 20Minutes : « On est effondrés par la teneur de ces propos et on est étonnés car on connaît bien Brigitte Barèges et on a toujours cru qu'elle nous était favorable». 
Les pauvres militants de cette association n'en finissent pas de jouer les faire valoir progressistes tout en avalant des couleuvres en voyant leurs propositions, sincères et souvent pertinentes, passer systématiquement aux pertes et profits.
Durant les mois de campagne électorale à venir, on va devoir subir un véritable concert cacophonique  rythmé par ces " raisonnements par l'absurde ", avec l'héritière blonde au pupitre et la droite populaire et sécuritaire au violon.