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vendredi 18 novembre 2011

Macus Zierke



© Red models management

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Artist : THEE DOMASAN
© Antebellum -USA

MOUTON COLLET


« MAD SAFARI »

Warriors of jewellery design, the duo that is MoutonCollet evolves
with unmistakable eccentricity...

«Mad Safari» is dedicated to desert warriors, inspired by a universe
fi lled with sand dunes, hot sun and weapon wearing men.
Military decorations and rank medalians are referenced within
these «heavy-duty» pieces.


Introducing tie-dyed fabric scarves, a remix of the kaffi yeh, is worm
around the neck fi xed with a braided chain link. Accompanying
caps bring about a summery twist to classic MoutonCollet ideas.
Nude and grey leather is used in straps, holsters come pockets and
braided bracelets and chains. Fabric appears in versions of black,
light blue and white weaves, tiedyed with acids to a diluted eff ect.
Traditional MoutonCollet, a wicked use of refi ned craftsmanship...



http://www.moutoncollet.com/

NAKED

Dylan Rosser
NAKED
Whenever a photographer wants to show his models completely nude he needs a lot of empathy to create an atmosphere that’s free of any restraints. Dylan Rosser is perfectly capable of this as he has already proven with his photo books. Naked is all about intimacy and encounters with men at their most vulnerable but also at their most beautiful. These pictures are striking and they go under the skin. Rosser dresses his models in beautiful lighting—often he presents them in an almost sterile environment, yet bathing them in richly saturated colors. The images in Naked are stark, erotic and effortless.

Edt. Bruno Gmünder




LE SLIP QUI REND INTELLIGENT



Vous les avez vus dans Pref mag ils sont désormais en vente !






Ils ont été créés pour la série de photographies réalisée en 2008 Hallucinations, exposée à La Flatland Gallery d'Utretch. Cette première série de slips fut ensuite encadrée et montrée la même année à la galerie Quang, lors de l'exposition Superstition(s). Une seconde série a été produite pour le premier Défilé philosophique au Centre Georges Pompidou en 2010. Elle sera à nouveau portée en novembre 2011 pour le Défilé Philosophique 3 à Bruxelles.
Les Dessous philosophiques en vente sur ce site sont des multiples numérotés de 1 à 100 convoquant cinq philosophes en deux tailles Small et Médium, vendus 40 euros, avec une attestation de l'artiste.
Les Dessous philosophiques sont des objets parodiques qui, s'ils font sourire ou rire, ne cherchent pas pour autant à nuire au philosophe convoqué.









dimanche 23 octobre 2011

PORTRAIT


Brett

JERKOFF Festival 2011



Franck Rezzak Door n° 43 - pencil on paper stick on canvas- 2011




CENSURE(S) « Baiser la lune »


Galerie Emilie Bannwarth ( 10 rue du foin, Paris 3 ) 


Morales, politiques ou psychologiques, les censures, comme mécanismes de
sanction et d’inhibition, interrogent autant les ressors de la créativité que les
règles de monstration artistique. Déjouant ces instruments normatifs pour les
réinvestir dans le geste plastique, l’exposition "Censures. Baiser la lune" se
confronte ainsi à ses propres interdits.


Avec : 
Catherine Corringer, Béatrice Cussol, Fahd El Jaoudi, 
Franck Rezzak, Amaury Grisel, Mehdi-Georges Lahlou, 
Mame-Diarra Niang, Sirine Fattouh, Philippe Servent, 
Cyril Tricaud, Melle Violette & Friguidas.

LUIGI & LUCA



PERFORMANCES

dimanche 14 août 2011

PORTRAIT


Meubles à plaisir


Antebellum gallery, la seule galerie fétichiste au monde,  expose une sélection d'artistes et de designers inspirés par le fétichisme. 

Avec les oeuvres de :

ROY KESROUANI
PHILIP PIROLO
JEFF KLARIN
ADAM ALLEN
KELLY SMITH
ERIKA WINTERS
TODD GORDON
DISCREET DESIGNS
REBECCA JOHNSON
TOM OF FINLAND FOUNDATION



















ANTEBELLUM 
1643 N LAS PALMAS AVE
HOLLYWOOD, CA 90028


mercredi 10 août 2011

PORTRAIT






  Christoph Uma

De l'ascèse au coaching



    In : "l'Arte non è Cosa Nostra" Pavillon italien 54e Biennale de Venise


Tu dois changer ta vie, le dernier opus de Peter Sloterdijk excellemment traduit, comme les précédents, par le fidèle Olivier Mannoni, lance à l’intelligence philosophique un nouveau défi. 

Dans l’ambitieuse synthèse des Sphères (regroupées en trois volumes, Bulles, Globes, Ecumes, auxquels se rattache encore Le Palais de cristal), Sloterdijk montrait homo faber affairé à s’enclore, à habiter sous un dôme qui amortisse les bruits et les violences du monde ; la climatisation, la réflexivité d’un espace miroir, des médias filtres et pare-chocs, une Terre enfin dont la rotondité peu à peu vérifiée s’enveloppait d’anneaux et de réseaux capillaires… retenaient particulièrement l’attention dans un ensemble foisonnant de curiosités liées à cette idée très ancienne et très neuve en philosophie : l’attraction de la forme globe, sa dynamique à travers l’espace et l’histoire, son optimisation esthétique, éthique et organisationnelle. Or, argumente Peter Sloterdijk, de même que le XXe siècle pensa et élabora diverses figures de la réflexivité, le XXIe sera celui de l’exercice.

Tu dois changer ta vie nous entraîne donc d’abord, ou aussi, du côté des salles de sports. Combien de nos contemporains sacrifient chaque jour à l’impératif de forme ou de fitness en joggant, en soulevant des poids ou en pédalant ? Je me rappelle moi-même avoir surpris Peter, alors que nous avions rendez-vous à la réception, courant sur le tapis roulant de la salle de gym d’un grand hôtel parisien ; et nous sommes quelques-uns à dissuader cet adepte du vélo de se lancer dans l’ascension du Ventoux ! La démocratisation du sport, qu’il définit comme déspiritualisation des ascèses traditionnelles, ou nouvelle religion d’un monde sans Dieu – mais non sans transcendance – n’est pas un mince objet de réflexion. Notre idée de la forme vient de loin, du grec eidos précisément, ce double idéal des corps empiriques qui plane chez Platon au ciel des idées, comme la promesse de fitness ou bonne forme hante aujourd’hui les salles spécialisées. 
"Chacun va jusqu’où sa forme le porte" et vivra d’autant mieux (d’autant plus) qu’il perfectionne celle-ci chaque jour, assidûment ; les Sphères montraient homo faber édifiant et habitant ses bulles ; le voici travaillant sa forme, en un mot s’exerçant.

Tu dois changer ta vie commence donc au gymnase, dont les dévôts et les pratiquants oeuvrent en silence, quotidiennement, à se convertir. Car la forme, toujours guettée par l’entropie ou la déchéance, n’existe qu’en acte ; non seulement nous manquons d’une idée stable ou d’une essence qui dirait le propre de l’homme, mais sa (bonne) forme réside pour chacun un peu au-dessus de lui-même, il doit rejoindre celle-ci en pédalant ou en courant, passer sans nul arrêt sa vie à la poursuivre. Cette création (de soi) indéfiniment continuée exige assez souvent un coach ou un entraîneur, celui qui veut que je veuille, ou plutôt qui ne veut pas que je cesse de vouloir ; nous sommes ainsi faits qu’un médiateur veille à ranimer "ma" volonté, faculté plus intime à moi que moi-même – mais qui paradoxalement dépend d’un autre.

Tu dois changer ta vie dans la mesure où le donné (à commencer par ce corps) ne suffit pas à combler ton désir de forme. La totalité est ailleurs, la plénitude toujours à venir. Non seulement l’homme est un excentrique congénital, mais exister pour lui c’est être tiré vers le haut. A la recherche de nouvelles formes : le culte du nouveau en art, et par exemple le mot d’ordre de la Sécession, qui ouvre à Vienne une paradoxale tradition de néolâtrie, va dominer les jugements de goût du XXe siècle, siècle des ruptures et des révolutions sur lequel l’art fait loupe grossissante. De même que la production artistique s’emploie depuis un bon siècle à créer du choc et de la surprise, l’espèce humaine tire de sa marche verticale une postulation vers le toujours-plus-haut ; animal mal identifié mais acrobate de naissance, l’homme semble condamné au dépassement et aux tours de force. Globes examinait en passant les arènes romaines et les jeux du cirque ; le cirque revient ici sous forme de tours d’adresse et d’acrobaties. 

Akro-bainein, c’est étymologiquement marcher sur les pointes, et par exemple sur une corde tendue au-dessus du public. Que veut dire le préfixe sur, interrogeait Georges Bataille, dans surhomme, surréalisme ou survie ? Comment Nietzsche lui-même maintient-il l’exigence de ces verticales sans dieux, mais non sans athlètes, à la fin d’un siècle qui vit ressusciter l’olympisme, et se superposer les figures de l’ascète, de l’artiste et de l’acrobate ? Une véritable résurrection de la chair s’opère depuis Coubertin, plus internationale et populaire aujourd’hui (plus crédible) que la promesse religieuse, ou socialiste…

Tu dois changer ta vie. Ce mot d’ordre comprimé dans le torse d’Apollon, et explicité dans le fameux poème de Rilke qui donne son motif et son titre à ce livre, nous rappelle la réversibilité grecque de l’athlète et du dieu. L’Antiquité, résume Sloterdijk, eut pour idéal l’ascèse, auquel les temps modernes substituèrent le travail et la production d’objets ; les temps post-modernes, en généralisant le modèle de la fitness et du sport, combinent peut-être les deux étapes précédentes, dans la mesure où l’ascète comme le sportif se performent eux-mêmes ; dans sa pratique amateur, le sport est une objection claire au monde de la marchandise et à la production de richesses simplement extérieures ; comme la religion encore, le temps du match, de la performance ou du record excelle à diviser le temps en créant des moments auratiques, quasi sacrés. 

L’art a récemment suivi la même courbure autoréférentielle, aboutissant moins à des produits finis qu’à des performances et à des "moments". Et travail en art, en sport, en psychanalyse ou dans la méditation, désigne une perlaboration au cours de laquelle le producteur et le produit, l’objet et le sujet du travail se confondent. Avec une nonchalance méthodique que lui-même attribue à Foucault, Sloterdijk glane au fil de son (gros) livre divers modèles de cette production de l’homme par l’homme, en remarquant que tout travail est secrètement réfléchissant, et dans cette mesure rétroactif ou autoplastique : que veut dire s’exercer en effet, sinon répéter un acte qui rend plus facile le coup suivant ? Cheminer au long ou dans le fil de sa forme, c’est donc se perfectionner en se spécialisant : le potier, le discobole, le dentiste ou le déconstructeur derridien accomplissent de mieux en mieux la même activité, au détriment de mille autres. Toute capacité fonctionne ainsi comme une prophétie autoréalisatrice, elle tend à s’accomplir en s’augmentant d’elle-même. 

Ce mouvement crescendo, mais qui va peut-être diminuendo celui qui s’y applique, fait l’objet de stimulantes discussions documentées de cas : les grandes conversions par exemple, de Saint Paul, Saint Augustin ou Saint François, furent-elles des sauts existentiels majeurs ou de simples changements d’entraîneurs ? Le concept même de Révolution, amplement discuté au titre du "changement", retrouve ici sa double signification d’un parcours circulaire et d’une émergence radicale.

Tu dois changer ta vie : l’immanence d’un devoir moral, comprimé dans le torse athlétique du dieu, pose bien l’énigme de notre verticalité. Par quelle émulation (coach, entraînement, mimétisme, identification admirative ou sentiment de dette envers les représentations de belles formes) sommes-nous sensibles à de telles injonctions ? Comment Rilke lui-même a-t-il déboîté son poème pour en faire jaillir ce mot, transperçant ? Comment penser l’articulation de l’esthétique et de l’éthique ? 

La philosophie, souligne Peter Sloterdijk dans le droit fil de Wittgenstien, de Foucault ou de Derrida, souffre d’un malentendu cognitiviste : on attend d’elle des thèses ou des connaissances, alors qu’elle n’apporte qu’une sorte indéfinie d’exercice. Celui par exemple, avec Héraclite, de rester éveillé en combattant divers sommeils qui nous enferment dans des mondes privés. Ces maîtres qu’on dira de mise en forme plutôt que de vérité sont peut-être en passe de disparaître : au nom de la réflexivité, ou d’une démocratie mal comprise de la salle de sport, nous congédions les maîtres de la conduite de notre vie ; "le temps d’apprendre à vivre" (Aragon) s’exerce seul, et à ses propres dépends. Y a-t-il d’ailleurs pour ce qu’on appelle "la vie" une école ? Il suffit de reconnaître qu’un chemin d’action, perpendiculaire à nos existences individuelles, s’ouvre toujours vers le haut ; chacun, s’il choisit l’ascèse, trouve en lui son meilleur ennemi et ne rencontre plus au-dehors que des adversaires secondaires.

Tu dois changer ta vie n’est pas un livre facile, ni écrit pour les amateurs de slogans ou de magazines (fussent-ils de sport) ; sa philosophie de la fitness risque d’échapper longtemps aux accros du rameur, du vélo ou du marathon. Pourtant, lors de la soirée qui se tint au Théâtre de l’Europe, le samedi 5 mars dernier, pour fêter la sortie de ce livre et deux journées d’un colloque Peter Sloterdijk au Goethe institut, à l’initiative du Collège international de philosophie et de Maren Sell, la grande salle était comble. 

Jeanne Balibar y lut quelques extraits du livre, d’une voix fâcheusement tâtonnante ; deux acrobates y performèrent en silence quelques figures impressionnantes ; mais surtout, Peter aiguillonné par Jean Birnbaum se lança dans une improvisation des plus réjouissantes, qui témoignait d’un véritable exercice, en acte, de la pensée. Par où prendre ce livre plein de verve, de trouvailles, mais aussi de longueurs, de rouerie et de digressions ? Je connais plusieurs philosophes qui ne cachent pas, face aux ouvrages de Peter, leur crainte de se "faire avoir" ; pour ma part, et ce n’est pas une vertu fréquente dans le paysage contemporain, je qualifierai d’un mot ce mélange d’érudition, de fun et de propositions à sauts et à gambades : entraînant.

Daniel Bougnoux
© Non fiction

www.nonfiction.fr



«Tu dois changer ta vie». 
De Peter Sloterdijk.  Edit. Libella-Maren Sell

PETER SLOTERDIJK
Né en 1947 à Karlsruhe, où il réside toujours, le philosophe allemand s’est imposé comme une autorité intellectuelle en Europe dès la parution de Critique de la raison cynique en 1983.
Nombre de ses essais ont provoqué de vives polémiques en Allemagne. Esprit encyclopédique, curieux de tout, Peter Sloterdijk s’est notamment formé au tantrisme en Inde. Il est le recteur de la Hochschule für Gestaltung de Karlsruhe.

mardi 9 août 2011

PORTRAIT


Marchés de dûpes


Coup de tonnerre sur les marchés boursiers et panique à bord pour les états de la planète, simplement parce que l'agence de notation financière Standard & Poor's a abaissé d'un cran vendredi 5 août la note souveraine des Etats-Unis, de "AAA" à "AA+" …


Ce sont donc des agences privées, que personne ne contrôle efficacement, qui dictent aujourd’hui leurs conditions à des états souverains. 

Ces pseudos experts, qui oscillent entre la cécité la plus totale et l’erreur monumentale, font de leurs analyses au doigt mouillé et de leurs prévisions à la Nostradamus les nouveaux dogmes imposées à la population mondiale.

Simples agences d’informations financières à leur création, elles sont devenues peu à peu des multinationales de référence qui font par leur notation la politique des états qui tombent un à un sous la dépendance de ces oracles e pacotille. 

Leur pouvoir a enflé jusqu’à un point critique qui pose à présent un problème réel aux démocraties.

Ces fameux « A » seraient les nouvelles tables de la loi qu’il conviendrait de ne pas transgresser. 
On nous dit que par exemple en France, en cas de changement de président de la République la réaction de ces agences serait immédiate et la dégradation de la note inévitable…

Dans ces conditions il ne serait même plus nécessaire d’aller voter, il suffirait de demander aux « Marchés » quel est leur choix… 

On nage en pleine absurdité et s'il fallait un exemple du caractère irrationnel de ces fameux « Marchés », il n'y aurait qu'à méditer sur la chute vertigineuse de l'action Société générale après qu'un journaliste incompétent du quotidien anglais le Daily Mail ait pris pour argent comptant un article de fiction du journal Le Monde.

On est passé du capitalisme au libéralisme et du libéralisme à l’ultra libéralisme, aujourd’hui nous sommes tombé dans la prédation pure des spéculateurs et la dictature des marchés.

On attendait beaucoup de l’élection de Barack Obama aux États Unis, mais il n’a montré que peu d’aptitude à prendre le leadership face aux idéologues crétins des Tea Parties. Sa recherche du compromis a conduit à un fiasco alors qu’il avait constitutionnellement la possibilité de passer outre aux gesticulations irresponsables des républicains.

L’Europe n’est pas mieux lotie, à la merci de ces agences qui font la pluie et le mauvais temps, elle prône des  politiques de rigueur et de réduction des dépenses, bien sur toujours en direction des programmes sociaux, au lieu de créer elle-même sa propre agence de référence, sous le contrôle des états, qui serait à même de contrer le monopole des agences américaines.

Ce serait salutaire pour les démocraties.




mardi 19 juillet 2011

PORTRAIT







Nic Gogel@ Adam models

Au secours!!!!!!!!!




Les verts allemands ont déclenché un vent de panique sur nos libidos estivales : les plastiques utilisés pour la fabrication de nos Sex Toys seraient cancérigènes et particulièrement nocifs pour nos gracieux orifices…

De là jaillit, aussi pernicieuse que celle de l'oeuf et de la poule, une question existentielle qui va nous occuper l'esprit tout l'été : Comment encore creuser son trou sans pour autant creuser son trou ?

Allons nous nous tourner vers des produits plus naturels comme le concombre, la courgette ou, pour les plus gourmands, ou encore les plus présomptueux, l'aubergine ? 

Mais ces sympathiques cucurbitacées ne sont elles pas bourrées de pesticides tout aussi toxiques ? 
Alors faut-il les choisir bio? 
Mais, arrosées d'engrais naturels par de solides cultivateurs écolos, ces légumes deviennent alors de vraies patinoires olympiques pour Escherichia coli en goguette qui auront tôt fait d' occuper notre fondement en aussi peu de temps qu'il n'en faut à une colonie israélienne pour annexer un territoire.

Le biberon de bébé ? on nous dit qu'il est bourré de phtalates virulents…

La bonne vieille bouteille de Coca Cola en verre, si ergonomique ? mais l'encre du logo est elle vraiment sure ?
Alors la demie bouteille de Bordeaux? Mais la colle de l'étiquette? 

La main du masseur ? Mais s'est-il bien lavé les mimines au moins pendant 30 secondes en sortant des toilettes?

La matraque de CRS? encore faut-il croiser la route d'une manif bien chaude, ça ne cours pas les rues au mois d'Août et de plus le Tonfa est aussi en plastique…

Le pied de chaise ? attention au vernis

L'amant fougueux avec préservatif ? mais la capote peut être allergisante… Alors sans préservatif ? Autant jouer à la roulette Russe avec un canon de 6/35…

Merde alors ces verts !! 
Juste bons à nous gâcher les vacances! 
Franchement c'est pas Joly, Joly !






dimanche 17 juillet 2011

Sommeil

C'est l'été...



La libération des corps des années soixante dix a fait long feu. 

On nous annonce aujourd'hui le retour de la "pudeur" chez les jeunes générations. 
Le problème c'est que cette nouvelle pudeur ne ressemble en rien a une préservation de son intimité mais a plus à voir avec un sentiment de honte lié au retour en force du religieux dans nos sociétés occidentales et de mimétisme moutonnier face à la pression du groupe.

L'affreuse mode vestimentaire du sportwear a envahi l'espace avec ses sweat serpillières, sa grisaille généralisée et ses formes molles qui effacent les corps  et façonnent une nouvelle idéologie comportementale.

La calamité commerciale du chiffon à prix fort semble s'être abattue sur les jeunes gars transformant, à coup de bermudas ou de "pantacourt ", le plus sexy des garçon en pingouin court sur pattes aussi excitant qu'un nain de jardin.

On est loin de ces shorts courts au jambage large qui laissaient entrevoir, dans la position assise, des fractions de slip blanc dans la pénombre de l'entrejambe ou mieux encore, lorsque le jeune homme ne portait pas de sous vêtements, offraient des visions propres a faire accélérer le pouls et grimper la tension artérielle.

C'est l'été! Jettez ces fripes immondes et dévoilez ces corps que l'on aimerait voir!!!!

PORTRAIT










Willy Bonaparte

Penser le sexe








Vingt-cinq ans pour penser le sexe

Faute de traductions, Gayle Rubin était encore peu connue en France jusqu'à aujourd'hui. Pourtant, elle a le privilège de figurer parmi les cent intellectuels réputés les plus dangereux aux Etats-Unis. Sa pensée débarque – enfin – en France grâce au formidable travail de publication des éditions EPEL qui nous proposent un recueil de ses principaux écrits dans une langue aussi claire que jubilatoire (à ce propos, on saluera les soins apportés au texte par Rostom Mesli qui en a non seulement traduit certains chapitres mais qui a surtout joué le rôle de passeur contextuel en accompagnant l'oeuvre de Rubin d'un ensemble de notes précis et rigoureux qui clarifie nombre de concepts, de faits et de gestes).

 Vingt-cinq années de pensées et de réflexions arrivent donc d'un coup en France avec Surveiller et jouir. Les amis de la bienséance et de la morale, des abstractions décharnées et des raisonnements éthérés n'ont qu'à bien se tenir car, pour Gayle Rubin, «  Il est grand temps de parler de sexe ». Et Rubin ne mâche pas ses mots ni n'est avare de détails. Si penser a longtemps été " apprendre à mourir ", alors le livre de Rubin s'impose comme une apologie des puissances du corps et de la vie au risque de faire valoir une réflexion hérétique, subversive voire même perverse! Car c’est du corps dans tous ses états dont il est question dans les sept études réunies dans ce volume. A partir de terrains pour le moins marqués (les films pornographiques, les quartiers gay et les bars sado-masochistes de San Francisco...), l'auteure n’a de cesse d’interroger le corps dans sa dimension sexuelle : comment est-il pris en compte, accepté, valorisé ou répudié en fonction de son état, de sa représentation, de ses pratiques, de ses déplacements, de ses modalités de jouissance et dans quelle mesure pareille prise en compte est-elle foncièrement politique? Pour Rubin, il y a équivalence fondamentale entre le sexe et la politique. 

Le sexe est politique et constitue le site même d'une recherche de libertés : c'est à la fois par le corps et pour le corps que des libertés nouvelles peuvent et doivent être acquises. Selon elle, "Il y a un besoin urgent de développer de nouvelles perspectives radicales sur la sexualité". Et quelques lignes plus loin de préciser : " Une théorie radicale du sexe doit identifier, décrire, expliquer et dénoncer l'injustice érotique et l'oppression sexuelle. Une telle théorie a besoin d'outils conceptuels sophistiqués qui puissent saisir et manipuler le sujet. Elle doit proposer des descriptions fouillées de la société telle qu'elle est et de son évolution historique. Elle nécessite un langage critique convaincant qui puisse rendre compte de la barbarie et de la persécution sexuelle ". Bref, Gayle Rubin reprend le flambeau foucaldien de la bio-politique et montre comment le corps dans sa dimension sexuelle est l’objet d’enjeux de pouvoirs qui privilégient ou brident certaines pratiques, certaines populations, certaines manières d’être par rapport à d’autres.

 Du plaisir pris au prendre parti 

 Mais, questionneront les preux défenseurs du contemporain, en ce nouveau siècle de tolérances infinies, d'hédonisme outrancier, de "pornocratie" télévisuelle à peine masquée, y-a-t-il encore lieu de soutenir ce genre de théories, y-a-t-il, de nos jours, encore seulement des opprimés dans le champ de la sexualité? Dans la riche forteresse occidentale, chacun ne fait-il pas ce qui lui plaît? Répondre affirmativement à une telle question reviendrait à considérer les travaux de Rubin comme quelque peu datés. Son anthropologie politique du sexe et ses appels à lutter pour la liberté " de consentir à notre sexualité, sans ingérence ni sanction. " seraient arrivés trop tard chez nous pour bénéficier de l'impact qu'ils auraient éventuellement pu mériter. D'ailleurs, l'auteure ne souligne-t-elle pas elle-même que " la sociologie d'hier est devenue l'histoire d'aujourd'hui "? Le livre de Rubin ne présenterait alors qu'un intérêt historique quant à la généalogie de la théorie queer dont l'auteure demeurerait l'une des principales papesses.

Si, de fait, la traduction française de l’ouvrage de Rubin constitue bel et bien une base solide pour saisir comment la pensée européenne (celle de Foucault, de Lacan, de Lévi-Strauss) a été mise au service des questions de genre et de sexualité, il y a plus de vingt ans aux Etats-Unis, ce n’est pas son seul mérite! Loin de là! 

 Certes, avec les chantres de la mort du symbolique, on peut toujours prendre l’air blasé devant l’avènement du virtuel, du sexting, des nouvelles formes de parentalité, des métrosexuels, des a-sexuels, des living apart togheter ou de la peoplisation des politiques. Mais le livre de Rubin – et c’est là que réside son actualité –  a le mérite de nous rappeler que – quel que soit le laxisme ou la tolérance que consent la bio-politique contemporaine – les normes ne cessent de s’appliquer sur nos corps et de régir nos vies. Autrement dit, même si le spectre des possibilités pour vivre notre sexualité s’est sans doute sensiblement assoupli et élargi, la base hétéro-normative n’en reste pas moins La référence première et ultime. 

L’ouvrage nous aide également à prendre conscience qu’à l’heure des tabous et des interdits déplacés, ces normes qui orientent nos sexualités promeuvent une jouissance qui semble entièrement détachée de tout impact politique. Notre capitalisme avancé glorifie le plaisir pris pour en gommer toutes conséquences : plus je jouis, plus je suis, moins je pense. Or le livre de Rubin, en remettant l’accent sur le rôle éminemment politique de toutes formes de sexualité, nous invite, par-delà le plaisir pris, à prendre parti. A l’époque du plaisir abrutissant généralisé, la parution française de Surveiller et jouir s’impose comme un plaidoyer en faveur des intensités subversives, des corps indomptés, des révolutions sexuées.
Espace pubique et puissances réinventées

 
 S’il est clair que les études de Rubin se penchent sur des quartiers et des populations à un moment précis (la plupart du temps au tournant du déclenchement de l’épidémie du Sida aux Etats-Unis), son ouvrage n’en inaugure pas moins une nouvelle façon de percevoir la géographie urbaine et humaine. 

On y assiste à une sorte de transformation de l’espace publique en espace pubique (pour reprendre l’excellent mot du célèbre plasticien et performer Vito Acconci), c’est-à-dire : une volonté claire de saisir les enjeux de la sexualité, des pratiques sexuelles, comme moteur d’une économie redéfinissant les limites du psychique et du politique à même le cadre de la ville. 

En deçà du sujet, en deçà de son unité consciente, au creux même de sa vie sexuelle, à même son corps peuvent s’inscrire des actes de rébellion, de dissidence : la sexualité vécue comme champ de bataille contre la normalité, le bon sens et les espaces quotidiens qui corsètent nos corps. 

A bien y réfléchir donc, les thèses de Rubin réinterrogent de façon tranchante la permissivité propre au XXIème siècle occidental. Répétons-le : que tout soit permis ne signifie aucunement que des sexualités subversives, séditieuses, mutantes soient encouragées. Au contraire, la permissivité du spectacle quotidien contribue plutôt à l’endormissement des âmes. Or, si nos corps, quelles que soient les libertés nouvellement acquises, restent habités par le pouvoir et par les normes, la proposition de mener une révolution pour en exalter les puissances s’avère d’autant plus séduisante qu’urgente. Ainsi, les récits, les combats et les descriptions des lieux dédiés aux corps et aux plaisirs qu’évoque le livre de Rubin, nous obligent-ils à saisir dans toute leur acuité les puissances de la chair. 

Loin de l’élégie passéiste, l’ouvrage éveillera peut-être, chez certains, une vague nostalgie pour une époque dorée du sexe. Mais " l'effet que produit la nostalgie dépend de la façon dont elle est utilisée, et des objectifs au service desquels elle est mise ". 
Bref, avec Rubin la mission est claire et reste tout entière à accomplir : réveiller les puissances de nos corps, inventer et découvrir de nouvelles plages d’intensités sexuelles pour façonner un autre visage à la résistance et à la subversion : au travail !

© Fabrice Bourlez

pour : Non fiction



Surveiller et jouir - Anthropologie politique du sexe
Gayle Rubin
Flora Bolter (Traducteur), Christophe Broqua (Traducteur), Rostom Mesli
Editeur : Epel
Collection : Les classiques de l'érotologie